L'église a ouvert ses portes à un large public le 30 novembre dernier pour une occasion plus que spéciale. Il s'agissait du vernissage des oeuvres religieuses restaurées par l'atelier La Cerisée basée dans le Loir-&-Cher.
L'ensemble comprenant un gradin et un tabernacle en bois sculpté et doré datant des années 1730 et provenant du maître-autel ancien, classés au titre des monuments historiques (MH) en 1972, a donc été rapatrié conservatrice-restauratrice, spécialiste des oeuvres sculptées. La mission confiée concernait également la Vierge de l'Immaculée conception faisant partie de l'ensemble de la Niche de l'Immaculée conception, également classée, et deux autres statues qui décorent l'entrée de l'église : Saint-Vincent - patron des vignerons en bois polychromé et l'enfant Jésus en plâtre polychromé.
A l'issue de sa présentation, la professionnelle, avant une visite commentée, a remis en main propre au maire son rapport d'inventaire de 120 pages sur lequel elle était mandatée depuis l'été. Celui-ci contenant des chapitres sur la sacristie, la zone technique, les chapelles Est et Ouest, le choeur, la nef ainsi que la chapelle des fonts baptismaux est preuve de la richesse et du potentiel de notre bâtisse. Notons que notre monument est en partie inscrit au titre des MH grâce à son clocher roman du XIIIe siècle.
L'objectif d'un tel document est le recensement des objets conservés avec établissement d'une fiche d'identification augmenté d'un commentaire, d'une part. D'autre part, il doit aussi en découler une meilleure connaissance du mobilier de la commune, témoin et reflet du passé ancien ou récent de Blénod, accessible dans toutes ses dimensions : religieuse certes, mais aussi culturelle, matérielle, historique sociologique, etc. préparatoire à de futurs partages et à la transmission aux futures générations.
Le support nous rappelle que la sacristie est un élément récent de l'architecture de l'édifice, accolé, au nord, à l'ancien choeur de l'église romane servant aujourd'hui de local technique et sanitaire. Il indique par ailleurs que la chapelle Est, espace roman travée nord s'agit à priori du choeur original, selon le relevé de 1804 issu des archives départementales. Parmi les éléments remarquables, figure un autel néo-gothique qui mérite une cure de jouvence.
De part et d'autre du tabernacle, figurent 2 statues en plâtre du XIXè siècle provenant de la Sainterie de Vendeuvre-sur-Barse, présentant malheureusement des traces de brûlures.
L'autel néo-gothique de la chapelle ouest, espace créé au XIXè siècle souffre malheureusement d'importants manques. Le dessus présente, par rapport à l'autre, la particularité d'être flanqué de part et d'autre de deux loges architecturées, vitrées, contenant des reliques à priori remarquables. Plusieurs statues en pierre composent l'autel depuis l'origine et correspondent aux reliques : Sainte-Crescenia et Saint-Modestus, rattachés dans l'hagiographie, à Saint-Vit (ou Vite ou Guy).
Le choeur comprend un retable ancien en relief du Christ et les apôtres datant sûrement du début du XVIè siècle et classé MH. Un grand Christ en croix en chêne du XVIIè ou XVIIIè siècle est également présent. De part et d'autre de ce Christ, mais très en hauteur, figurent des statues de Saint-Nicolas et Saint-Eloi sur socle en très grand format.
Les murs Est et Ouest du choeur sont ornés de très grandes mosaïques signées. Le chemin de croix dispose de reliefs en plâtre peint.
La chapelle des font baptismaux, traditionnellement à l'entrée de l'église côté sud, a été déplacée dans la chapelle nord, également commémorative envers les morts de la Grande Guerre. A cet endroit figure aussi la statue de Sainte-Thérèse-de-Lisieux en plâtre mais qui a la particularité d'avoir des yeux en verre, ce qui lui confère un regard vivant.
Enfin un groupe sculpté pietà inscrit MH est dédicacé au revers : 1740 présente malheureusement des traces d'infestation par les insectes xylophages.
Invités à ce moment convivial sous l'accompagnement musical de l'école Charles-Boquet, M. Pascal Marie-Jeanne, délégué départemental adjoint 54 de la Fondation du Patrimoine, en présence des donateurs, élus et officiels, a remis une plaque en l'honneur de la campagne de mécénat à laquelle les particuliers ou entreprises ont pu participer. A l'heure actuelle, le soutien est de 6000 € de la part des clubs des mécènes et 1 330 € de la part des particuliers. Le reste à charge de la commune est de 4 082 €. Soulignons qu'il est toujours possible de donner afin de continuer de faire vivre cet élément important du patrimoine bellédonien.
Pour l'historique, c'est à la suite d'une de ses visites, que la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avait alerté les services municipaux face au constat de l'usure du temps et le ravage d'insectes xylophages, dévorant le bois des oeuvres sculptées. Une concertation entre le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE 54) et les différents partenaires en avait découlé.
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